Abstract
Le consortium Parc du Banc de Guérande (PBG), composé d’EDF Renouvelables et de Enbridge Incv., est porteur du projet du « Parc Eolien en mer de Saint-Nazaire », qui vise à l’installation de 80 éoliennes posées d’une puissance totale de 480 MW et produira l’équivalent de 20% de la consommation en électricité de la Loire-Atlantique1 . Localisé entre l’archipel de HouatHoëdic et l’île de Noirmoutier, à 12km au sud de la presqu’île du Croisic, le site d’implantation couvre 78 km².
Parmi les espèces qui fréquentent la zone d’implantation du projet, le Puffin des Baléares Puffinus mauretanicus, endémique des îles Baléares où il niche sur un nombre de sites réduit, présente une population en déclin de petite taille (de 2 000 à 4 500 couples et 19 000 individus) et est considéré, à ce titre, en danger critique d’extinction (BirdLife International 2018). Avec près 20 % de l’effectif mondial qui peut être amené à stationner dans la zone d’étude élargie du projet lors de son passage migratoire (Fortin et al, 2014), le Puffin des Baléares apparaît ainsi comme l’une des deux espèces d’oiseaux marins possiblement les plus affectées par la mise en œuvre du parc éolien en mer de Saint-Nazaire.
Parmi les impacts suspectés, l’effet barrière des éoliennes et celui du dérangement par la navigation, et notamment la navigation de plaisance, sont ceux qui apparaissent les plus probables(Fortin et al, 2014). Le premier est caractérisé par la perturbation des déplacements migratoires ou locaux des oiseaux qui évitent le parc éolien. Le second provoque un déplacement des oiseaux en alimentation ou en stationnement d’autant plus impactant qu’il est fréquent. Ces effets entraîneraient une modification de leur distribution en mer et conduire à une augmentation de leurs dépenses énergétiques, à une réduction de leurs prises alimentaires et à perturber leur repos durant cette période critique que représente la mue. Les conditions d’accueil de la halte migratoire pourraient être à ce titre dégradées.
C’est pourquoi l’espèce fait l’objet de la mesure de réduction n° 9 (MR9) fixée par l’arrêté préfectoral n° 2016/BPUP/034 en date du 17 mars 2016, autorisant l’implantation du parc éolien en mer au large de Saint Nazaire, et dont l’objectif général vise à améliorer les conditions d’accueil de la halte migratoire du Puffin des Baléares.
Il est à noter qu’aucun parc éolien en mer n’a été construit à ce jour au sein de l’aire de répartition de l’espèce. Il n’existe donc aucun retour d’expérience réel sur les effets des éoliennes en mer sur le Puffin des Baléares, l’espèce n’ayant jamais été confrontée aux parcs éoliens en activité en Europe du Nord (OFB 2020). C’est pourquoi le présent plan d’actions pour la mise en œuvre de la MR9 vise à apporter de l’information sur les interactions avec les activités humaines, notamment celles de la plaisance, encore très mal connues.