Abstract
Le consortium Parc du Banc de Guérande (PBG), composé d’EDF Renouvelables et de Enbridge, est porteur du projet du « Parc Eolien en mer de Saint-Nazaire », qui vise à l’installation de 80 éoliennes posées d’une puissance totale de480 MW et produira l’équivalent de 20% de la consommation en électricité de la Loire-Atlantique. Le site choisit pour ce projet d’implantation de 78 km² est localisé entre l’archipel de Houat-Hoëdic et l’île de Noirmoutier, à 12km au sud-ouest de La Baule-Escoublac sur le banc de Guérande, plateau rocheux couvrant 160 km².
Le volet avifaune de l’Etude d’Impact Environnemental (EIE), réalisé en 2013-2014 (Fortin et al, 2014) a montré que le groupe des Laridés et plus précisément les Goélands bruns, argentés et marins (Larus fuscus, Larus argentatus & Larus marinus) risquent d’être affectés par l’installation et l’exploitation du parc éolien.
Le principal impact identifié est une hausse potentielle de la mortalité par collision pour les individus fréquentant le site d’exploitation, impact qui affecterait principalement le Goéland marin. Par projection, ce risque peut se traduire par un effet négatif sur la dynamique des populations locales au travers d’une mortalité additionnelle. L’ensemble des populations nicheuses locales en interaction physique avec le site d’implantation sont donc concernées par cet impact potentiel.
Suite aux campagnes d’observations réalisées dans le cadre de l’EIE, de nouvelles campagnes complémentaires ont été lancée dès 2015 et se sont poursuivies jusqu’en 2018 dans le but d’améliorer les connaissances sur les caractéristiques démographiques des colonies de Goélands (baguage et suivi de la reproduction) et sur l’écologie en mer de ces espèces. Ce programme, intitulé Programme Larus, se poursuivra jusqu’en 2024, permettant ainsi un suivi des colonies sur 10ans. En 2014 et 2015 des GPS ont été placés sur des Goélands marins nicheurs afin de mieux appréhender les déplacements de cette espèce en période de reproduction pour évaluer le niveau d’interaction géographique des populations locales nicheuses avec le site d’implantation du parc éolien. La réalisation de l’état de référence sur la zone d’étude a commencé en avril 2019 et finira en mai 2020. L’ensemble de ces campagnes permettant d’améliorer les connaissances sur la démographie des populations locales et sur l’écologie des Goélands ont été menées dans un contexte non perturbé. La mesure de suivi MSU10 permettra ensuite de comparer et d’évaluer, le cas échéant, les changements induit chez les Goélands par l’installation du parc éolien.
Dans le cadre de la séquence Eviter, Réduire, Compenser (séquence dite « ERC »), une mesure de réduction d’impact a été proposée et validée par l’arrêté préfectoral autorisant le projet de parc éolien en mer de Saint Nazaire.
Ce document s’inscrit ainsi dans le cadre des articles 2.4 et 3.17 de l’arrêté préfectoral du 17 mars 2016 portant autorisation au titre de l’article L214-3 du code de l’environnement concernant l’autorisation relative au projet de construction et d’exploitation d’un parc éolien en mer au large de la commune de Saint-Nazaire.
Les articles 2.4 et 3.17 indiquent respectivement : « Le MO met en œuvre les mesures de réduction des effets du projet sur les eaux et la biodiversité marines (…) conformément aux fiches descriptives figurant en annexe » et « Le Goéland marin fait l’objet de mesures de réduction destinées à préserver les sites de reproduction de l’oiseau en applicatin de la mesure MR10 »
Le présent document constitue un plan d’action pour la mise en œuvre de la mesure de réduction n°10 (MR10) « Soutien à la mise en œuvre d’actions de préservation des îlots utilisés comme site de nidification, en particulier pour le Goéland marin ».